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Déclaration du Dr Natalia Kanem, Directrice exécutive de l'UNFPA pour la Journée internationale de la fille

Déclaration du Dr Natalia Kanem, Directrice exécutive de l'UNFPA pour la Journée internationale de la fille

Déclaration

Déclaration du Dr Natalia Kanem, Directrice exécutive de l'UNFPA pour la Journée internationale de la fille

calendar_today 11 octobre 2021

Toutes les filles naissent avec un potentiel. Il est crucial que leurs moyens d’agir s’accroissent à mesure qu’elles progressent vers l’âge adulte, afin qu’elles puissent façonner leur avenir et, partant, l’environnement qui les entoure.

Partout dans le monde, les filles se mobilisent et sont à l’avant-garde de mouvements défendant, entre autres causes, la justice climatique et l’accès universel à l’éducation. Lorsqu’elles réalisent leur plein potentiel, de nombreuses femmes talentueuses œuvrent à apporter des changements transformateurs et visibles dans des domaines aussi variés que la loi, la vaccination ou les technologies de pointe.

Pourtant, cet épanouissement reste encore un idéal inaccessible pour un grand nombre de filles à travers le monde, qui voient leurs droits bafoués, leurs choix ignorés et leurs perspectives réduites à néant. Nous sommes tous perdants face à ces inégalités, qui privent le monde des avancées que le potentiel, les visions, les talents et l’implication des filles permettraient de réaliser.

À l’occasion de la Journée internationale de la fille, nous célébrons aujourd’hui la mobilisation des filles à l’ère numérique. Alors que les filles s’emploient à tirer parti des nouvelles technologies pour bâtir un avenir meilleur pour toutes et tous, nous attirons urgemment l’attention sur les personnes laissées pour compte en raison de discriminations fondées sur le genre, un déséquilibre limitant les perspectives des filles à chaque étape de leur vie. Ces inégalités se traduisent également par un manque d’accès à Internet, les filles utilisant ce réseau dans une moindre mesure par rapport aux garçons (jusqu’à quatre fois moins dans certains pays). Cette fracture numérique accentue les disparités entre les genres que l’on observe déjà depuis longtemps.

Par ailleurs, la pandémie de COVID-19 a mis en exergue la rapidité à laquelle les inégalités peuvent se multiplier. Pendant la fermeture des écoles, les filles n’ayant pas accès à Internet ont souffert de lacunes en matière d’éducation. Il leur a également été difficile d’obtenir des informations sur la santé ainsi que des soins. De plus, dans de nombreuses régions du monde, les filles qui se voient refuser l’accès à l’éducation sont d’autant plus susceptibles d’être mariées contre leur volonté. La réalisation de nombreux droits repose de plus en plus sur l’accès aux outils numériques, grâce auxquels les filles peuvent rechercher des informations, communiquer avec leurs pairs, s’impliquer dans des mouvements sociaux et engager des réflexions sur leur identité. Ces technologies peuvent également leur servir à solliciter de l’aide en cas de harcèlement ou de violence et à effectuer le suivi de leur cycle menstruel.

Sans accès à ces outils, les filles se heurtent à d’importants obstacles dans les domaines de la santé et des droits en matière de sexualité et de procréation, notamment dans leur parcours vers l’autonomie corporelle. Pour les filles vivant dans des camps de réfugiés ou issues de communautés défavorisées, par exemple, il peut être difficile de trouver des services de proximité à même de comprendre leurs besoins en matière de santé sexuelle et reproductive et d’y répondre avec bienveillance. Poser des questions touchant à la vie sexuelle ou à l’identité de genre sur Internet, dans l’anonymat, peut leur permettre de se débarrasser plus facilement d’un sentiment de honte ou d’une sensation de gêne.

Bien évidemment, les technologies numériques ne sont pas sans inconvénients ni dangers pour leurs utilisatrices. Ces dernières sont exposées à des risques accrus de cyberviolence pouvant se présenter sous diverses formes. Par ailleurs, l’accès des filles en situation de handicap reste insuffisant, et les adaptations vers les langues locales très limitées. Ces problèmes sont révélateurs de déséquilibres de pouvoir néfastes entre les genres. 

Nous ne pouvons accepter l’avènement d’un monde numérique creusant les inégalités. Ces technologies doivent au contraire nous aider à combler les écarts en matière de pouvoir entre les genres, toujours en faveur des filles. Nous pouvons y parvenir par l’intermédiaire d’initiatives telles que le service Mandukhai, un nouveau chatbot conçu par l’UNFPA et mis en place en Mongolie pour fournir des informations détaillées sur la santé sexuelle et reproductive aux adolescents. Utilisons ces technologies pour aider les filles à faire valoir leurs droits, notamment celui à disposer de leur corps, comme l’a fait cette jeune femme en Inde : au moyen d’informations fournies par un service de divertissement éducatif sur mobile soutenu par l’UNFPA, elle est parvenue à empêcher le mariage de l’une ses amies, encore enfant.

Les filles ne se contentent pas d’utiliser ces outils ; elles les créent. Aidons-les dans cette entreprise. L’UNFPA s’est associé avec des partenaires du secteur privé dans plusieurs pays pour offrir aux filles l’accompagnement et les ressources dont elles ont besoin pour créer des solutions numériques innovantes et bâtir un avenir plus juste.

Ensemble, imaginons un monde numérique accessible et sûr pour toutes et tous, et façonnons un avenir dans lequel chaque fille aura les moyens d’agir nécessaires pour s’épanouir pleinement.

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